PRIX SPIRALE EVA-LE-GRAND
Le prix Spirale Eva-Le-Grand est une récompense décernée annuellement à l’auteur·rice d’un essai ou d’un recueil d’essais portant sur les arts, les lettres, les sciences humaines ou toute question touchant la culture. Les essais retenus doivent être inédits, de langue française et publiés au Québec (ou ailleurs au Canada), entre le 1er août de l’année précédente et le 31 juillet de l’année en cours. Les finalistes sont nommé·e·s par le jury, constitué du comité de rédaction de Spirale, et le prix est remis au courant de l’automne.
Par ce prix, Spirale souhaite souligner la contribution d’un essai dont la réflexion porte sur des enjeux qui concernent aussi bien la culture actuelle que sa mémoire, et qui s’inscrit dans le travail critique, analytique et littéraire accompli par la revue elle-même.
Afin de soutenir les arts sous toutes ses formes, Spirale remet au lauréat ou à la lauréate une œuvre réalisée par un·e artiste québécois·e dont le travail visuel fait écho à sa pensée.
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FINALISTES DU PRIX 2022-2023
Jennifer Bélanger et Martine Delvaux pour leur essai Les Allongées, paru chez Héliotrope ;
Andréane Frenette-Vallières pour son essai Tu choisiras les montagnes, paru aux Éditions du Noroît ;
Pierre Lefebvre pour son essai Le virus et la proie, paru chez Écosociété.
Les 4 finalistes (3 livres, 4 auteur·rice·s) seront présent·e·s et liront un extrait de leur essai.
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LES ALLONGÉES
Martine Delvaux et Jennifer Bélanger s’inscrivent dans une lignée de femmes allongées. Souffrant l’une et l’autre de douleurs chroniques, elles ont choisi d’écrire à partir de cette position qu’elles connaissent intimement : le corps étendu sur un lit, un divan, un plancher ou une civière, et qui attend.
Entourées d’autres femmes — écrivaines, artistes, amies, mères, filles, amantes et soignantes —, les autrices rendent hommage à la vie horizontale des accidentées, des endolories, des insomniaques, des rêveuses et des survivantes.
Les allongées défilent de page en page, de lit en lit, sur la pointe des pieds et ensemble. Elles résistent devant un monde qui, de tout temps, a préféré voir en elles des paresseuses, des martyres, des hystériques, des menteuses, des plaintives, des folles.
Ainsi montent leurs voix, entre le chuchotement et le cri. Le plafond se brise. Un horizon apparaît.
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TU CHOISIRAS LES MONTAGNES
Dans une maison bleue auprès de la mer, une voix se construit hors du monde. Après avoir été contrainte au silence par un système conçu pour faire taire, cette voix choisit délibérément sa disparition. Cet essai poétique crée un dialogue entre les études féministes et les poétiques de la nature, pour explorer le retrait comme moyen de survie, comme tentative de soigner la blessure afin d’habiter à nouveau le corps et l’écriture.
À l’instar des recueils de poésie Juillet, le Nord et Sestrales, Tu choisiras les montagnes s’ancre dans la Minganie (Côte-Nord du Québec) et investit les lieux de la solitude pour y déceler ce qui agite cette présence à soi amplifiée. Au fil d’une pensée qui s’articule autour de l’identité de genre, de l’amour et des violences qui hantent l’intime, un personnage apparaît : Mona, incontournable phrase qui permet de lier au ressenti un propos vaste sur les possibilités du poème et les splendeurs du fragile.
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LE VIRUS ET LA PROIE
Quelqu’un possédant peu écrit une lettre à quelqu’un qui possède beaucoup. De cette impossible rencontre émerge un réquisitoire fulgurant contre la violence de l’ordre établi et l’inégalité des forces qui en découle.
Un texte magistral, ni tout à fait théâtre ni tout à fait manifeste politique, sur la colère et le sentiment d’impuissance qui rongent nombre de contemporain·e·s.