C'est avec grand plaisir que l’équipe de la Livrerie vous invite au second lancement collectif printanier des éditions Poètes de brousse!
Les nouveautés suivantes y seront célébrées :
La liste de mes jointures, d'Évelyne Ménard (coll. Poésie) ;
C’est juste une jeu, de Marianne Martin (coll. Poésie) ;
Une histoire dans une histoire dans une, de Geneviève Blais (coll. Poésie) ;
Avide, de Myriam Vincent (coll. Prose).
Venez célébrer avec nous ces livres extraordinaires, rencontrer les autrices et faire dédicacer vos livres! L'événement est gratuit et ouvert à tou·te·s.
Au plaisir de vous y voir!
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LA LISTE DE MES JOINTURES
On se retrouve dans La liste de mes jointurescomme dans une maison à l’étroit : la sonnette brisée, les vêtements trop petits, les mains qui peinent à redresser les murs. Au fil du quotidien et des obsessions, Évelyne Ménard nous convie dans «un corps qui connaît tous les miroirs». De l’enfance à l’âge adulte, les poèmes recensent les insultes reçues, bruits parasitaires qui restent tels des acouphènes. Chaque pièce de l’appartement est liée à une partie de l’anatomie, meublée par la faim, le regard des autres, la filiation. Deux jumelles portent autrement leur visage : la première calcule ses portions et les heures, lutte contre la peur de mourir, alors que la deuxième perd l’appétit jusqu’à l’épuisement et souhaite disparaître. Elles s’aiment «avec un pied dehors / prêtes à courir vers l’autre si elle bascule».
Entre le bureau et la cuisine, la gorge et le dos, ce n’est peut-être pas aux sœurs de se sauver mutuellement, mais bien à chacune de trouver une lumière entre les fissures du plafond.
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ÉVELYNE MÉNARD
Évelyne Ménard a étudié en littérature (Cégep du Vieux Montréal et Université de Montréal), avant d’être coordonnatrice à la revue Liberté ainsi que responsable des communications et des événements au Groupe Nota bene. Elle est l’étrange personne qui répond au téléphone sur haut-parleur. Ses acouphènes s’entrelaçent à ses poèmes, où elle rêve d’une maison faite de silence. La liste de mes jointures est son premier livre.
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C’EST JUSTE UN JEU
C’est juste un jeu s’attache à dresser un pont entre le Tarot et l’art poétique. Inspiré du fameux guide La voie du Tarot d’Alejandro Jodorowsky, le recueil donne voix aux arcanes majeurs et offre à chacun un espace où déployer joies, terreurs, violences et guérisons de l’aventure humaine. Marianne Martin explore cette zone où, dans le Tarot comme dans le poème, «quelque chose veut naître». Tandis que s’entrechoquent les signes et les images, l’espoir et les hantises, il s’agit de rendre compte d’une immensité qu’on essaie de transformer en langage, porté par l’envie de débusquer «ce qui se tait/et luit». Tout se joue au cœur de la vie même, l’éternel sujet et l’éternel désir : après tout, «l’âme est une peau».
Ne vous laissez pas berner par les monstres, les héroïnes et héros, les paysages plus grands que nature qui peuplent ce recueil : l’enjeu demeure l’intime. Ici les cartes ne sont nulles autres que des manifestations de nous-mêmes, des représentations de «toutes les bêtes crépitantes qui [nous] habitent».
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MARIANNE MARTIN
Suite à de longues études en littérature, Marianne Martin devient travailleuse communautaire et enseignante de français. Ses ami·e·s lui demandent régulièrement de baby-sitter leurs chats lorsqu’iels partent en voyage. Elle a été finaliste du Prix de la poésie Radio-Canada en 2020. C’est juste un jeu est son premier recueil de poésie.
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UNE HISTOIRE DANS UNE HISTOIRE DANS UNE
Le Far West, la mangrove ou la forêt hantée ; la pendue, l’enfant-fille ou l’ogresse ; ce sixième recueil de Geneviève Blais superpose différentes époques, réelles ou imaginaires, différents personnages, dont les lignes de vie finissent par s’entremêler comme des cheveux, des racines, non pas dans un lieu précis, mais dans le rêche de la fibre et de l’histoire. «Ça remonte au déluge», la femme «découvre que ça se répète / que les mains ouvertes / est le seul geste à la fin.» Sous le soleil qui brûle jusqu’aux rétines, dans l’eau qui monte ou dans la noirceur fiévreuse qui se referme, le désastre procède à son décompte, indéfiniment : après tout, «on ne sait souvent pas quoi faire avec l’amour.»
Geneviève Blais use ici d’une acuité incisive pour ajouter une pierre à son œuvre où tendresse et violence s’enchevêtrent, pendant que la poésie «pioche des tunnels» pour exposer l’absence de frontière entre la sauvagerie et l’amour.
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GENEVIÈVE BLAIS
Geneviève Blais est née en 1977. Elle a complété des études de maîtrise en création littéraire, où elle a exploré le métissage des langages et la contamination par le biais de l’installation vidéo. Elle a publié aux Éditions Poètes de brousse L’incident se répète, Le manège a lieu (en lice pour le prix Émile-Nelligan 2009), La nuit la meute, La rivière jusqu’aux genoux et Fusibles.
Une histoire dans une histoire dans une est son sixième livre.
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AVIDE
Aliénée par son travail, découragée par son maigre salaire au terme de plusieurs années d’études et obnubilée par l’horizon d’une vie meilleure, Ève abandonne tout pour partir en randonnée. Loin d’elle le désir de se ressourcer ou de renouer avec la nature ; elle est plutôt déterminée à remporter la chasse au trésor organisée par Suzanne McKay, riche collectionneuse d’art voulant promouvoir le plein air. Le butin est caché dans un des parcs nationaux du Canada, et elle pense avoir trouvé un indice quant à son emplacement précis. Ses chances sont quand même meilleures que de gagner la loterie, non ? Avec tout cet argent, elle aura finalement de quoi être heureuse, non ?
Sur les pistes elle rencontre Jade, jeune étudiante passionnée d’excursion, et c’est le coup de foudre instantané. Elles décident de poursuivre ensemble, mais pour Ève le temps presse et l’appât du gain surpasse tout le reste, y compris leur relation, ce qu’elle se garde bien d’avouer à quiconque. Très vite, la compétition féroce qui fait rage sur les sentiers mettra à l’épreuve son sens moral, repoussant les limites du prix à payer pour sortir de la précarité financière.
Miroir d’une classe moyenne en train de disparaître, ce troisième roman de Myriam Vincent brosse un portrait douloureux de l’univers du travail, des écarts de richesses et des ambitions professionnelles qui, derrière les promesses d’une vie accomplie, poussent trop souvent au désespoir. Pas tout à fait une histoire d’amour, pas tout à fait un récit d’aventures, Avide propose une vision à la fois sensible et violente de l’obsession de la réussite, du bonheur et de l’amour.
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MYRIAM VINCENT
Née à Contrecoeur en 1994, Myriam Vincent détient une maîtrise en Littératures de langue française à McGill. Elle a publié quelques textes dans les revues littéraires Le Pied et Cavale avant de se lancer dans l’écriture de son premier roman, Furie. Elle est également éditrice chez Poètes de brousse, où elle dirige la collection Prose.