Depuis sa sortie en France en septembre 2023, Faire justice a fait couler beaucoup d'encre.
Se saisissant des théories abolitionnistes, Deck Marsault a cofondé le collectif Fracas — au sein duquel elle milite encore aujourd’hui — qui soutient les démarches de gestion de conflits dans les milieux queers et féministes. Au-delà des principes, comment l’abolitionnisme pénal peut-il s’attaquer concrètement aux violences et aux conflits qui sévissent dans la gauche radicale, en évitant les pratiques punitives et ce que l'autrice qualifie de «moralisme progressiste»?
Le vendredi 31 mai, Elsa Deck Marsault sera de passage à la Livrerie à l’occasion d’une discussion avec Myriam Zaidi, animée par Alexandra Pierre, sur le thème : «La prise en charge des conflits dans les organisations de gauche».
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FAIRE JUSTICE
Proposer une critique des mécanismes punitifs et délétères à l’œuvre dans les milieux militants, c’est mettre sur la table nos dysfonctionnements collectifs et nous donner une chance de faire mieux, de reconstruire de nouveaux fondements.
Là où le recours à la police en cas de violence n’est pas la solution mais un problème supplémentaire, il est tentant de trouver d’autres manières de faire justice. Or, malgré des intentions louables, les mesures mises en place dans les groupes militants sont souvent expéditives et les outils, empreints d’une philosophie punitive: menace, exclusion, harcèlement, dénonciation publique et discréditation politique. Comment sortir de cette impasse? La question est d’autant plus difficile qu’elle surgit au moment où les forces réactionnaires mènent une large offensive contre le prétendu «wokisme » pour mieux protéger ceux qui organisent les violences dans nos sociétés.
Ce livre propose une critique fine du moralisme progressiste et des pratiques punitives dans les luttes féministes et sociales. En se saisissant d’exemples concrets rencontrés au fil de son militantisme et en puisant dans les théories sur l’abolitionnisme pénal, Elsa Deck Marsault pose les jalons d’une justice transformatrice inventive dans laquelle le dialogue et l’horizontalité priment sur tout principe rigide. Car endiguer les violences, c’est aussi ne plus craindre le conflit, ne plus avoir peur de lutter.
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ELSA DECK MARSAULT
Militante lesbienne, Elsa Deck Marsault est née en France en 1995. Elle a cofondé Fracas, collectif queer et féministe d’entraide à la prise en charge des conflits et des violences en milieu intracommunautaire.
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MYRIAM ZAIDI
Myriam Zaidi est une syndicaliste féministe et antiraciste qui milite pour la justice sociale à Montréal depuis plus de quinze ans. Aujourd'hui, elle pratique et étudie principalement l'éducation populaire dans les mouvements sociaux. Elle détient une maîtrise en éducation des adultes où sa recherche portait sur l’utilisation de l’éducation populaire par des centres de femmes de Montréal pour mobiliser et agir contre les politiques d’austérité, et poursuit présentement un doctorat en éducation. Dans le cadre de sa militance dans les mouvements étudiants, féministes et syndicaux, elle a souvent été impliquée dans des conflits internes aux organisations qui avaient eu un coût immense sur les personnes concernées. Elle souhaite partager son expérience et ses réflexions sur ces situations déchirantes afin qu'on puisse faire mieux dans nos mouvements, dans le but de refléter et atteindre nos idéaux sociaux et collectifs
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ALEXANDRA PIERRE
Alexandra Pierre milite et travaille dans le milieu communautaire québécois et dans les groupes de femmes depuis près de 20 ans. Elle s’intéresse aux enjeux féministes, de migration et de racisme. En 2020, elle est la première femme noire élue à la présidence de la Ligue de droits et libertés. Elle fait paraître l’essai Empreintes de résistance. Filiations et récits de femmes autochtones, noires et racisées en 2021 aux Éditions du remue-ménage. Dans ses temps libres, elle lit tout ce qui lui passe sous la main.