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Entretiens et lectures - Nota bene dans la ville

  • La Livrerie 1376 Rue Ontario Est Montréal, QC, H2L 1S1 Canada (carte)

Les édi­tions Nota bene vous invi­tent à la Livrerie pour ren­con­trer Thomas Dom­mange (Ter­ri­toire de l’ordinaire), Éric Méchoulan (Mères de lec­ture) — ain­si que Loïc Bour­deau et Fanie Demeule (Capil­laires).

Cet événement est présenté dans le cadre du Salon du livre de Montréal dans la ville.

La soirée se déroulera en trois temps : un entre­tien entre Pierre-Alexan­dre Fradet et Thomas Dom­mange, un entre­tien entre Jean-François Bourgeault et Éric Méchoulan, et pour clore l’événe­ment, des lec­tures d’auteur·rice·s du collectif.

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TERRITOIRE DE L’ORDINAIRE. ÊTRE EN AMÉRIQUE

La vie ordinaire métamorphose la condition humaine. Elle nous contraint à mener une vie qui n’a pour tout horizon que la vie. Les Grecs ont pourtant inscrit en notre cœur le désir de ne pas faire que passer, de laisser un nom qui sera encore quand il s’agira de ne plus être. Ce désir est toujours le nôtre. Nous sommes encore grecs et ne cesserons pas de l’être. Mais cet élan vers l’immortalité, comment le concilier avec la vie ordinaire? Sur quelle assise métaphysique appuyer son existence quand on lui ôte toute dimension historique? Cette condition fut arpentée, labourée pendant des siècles par un empire, celui de l’Amérique francophone. Nous lui demanderons de nous instruire. À travers une analyse de la nordicité, de la wilderness, de l’aménagement urbain, des réalités spatiales propres à la Nouvelle-France, au Canada français et au Québec, ce livre entend mettre au jour le fondement géographique – plutôt qu’historique – de la vie ordinaire. Il en ressortira que la singularité du Québec, qui n’apparaît qu’à la condition de l’arracher à l’emprise de la question identitaire, son héroïsme même, consiste précisément à atteler l’immortalité à l’ordinaire et à éclairer ainsi ceux qui marchent dans l’ombre de l’histoire.

Cet essai jette les bases d’une réflexion sur la manière dont le colon peut s’abandonner lui-même comme sujet de la domination impériale, et ainsi découvrir la profondeur métaphysique de la vie ordinaire.

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THOMAS DOMMANGE

Thomas Dommange est né en France en 1969, sur un continent obsédé par l’histoire. Il vit au Québec depuis 2004, sur un continent captivé par la géographie. Docteur en philosophie et enseignant au Cégep Édouard-Montpetit, il a publié plusieurs ouvrages dont, chez Vrin, Instruments de résurrection et, chez Nota bene, Le rapt ontologique. Penser l’être des singularités, essai qui fut nommé aux Prix littéraires du Gouverneur général.

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MÈRES DE LECTURE. HISTOIRE D’UN RÉCIT HASSIDIQUE

Les récits sont innombrables depuis la nuit des temps, qu’ils prennent pour personnages un Dieu créateur, un guerrier rusé, un naufragé sur une île déserte, un insecte, une ville ou le temps perdu. Je voudrais ici raconter l’histoire d’un de ces récits. Mon «personnage» principal est un petit conte hassidique dont je ne sais où je l’ai rencontré pour la première fois, sans doute cité par un de ses nombreux repreneurs dont j’ai aujourd’hui oublié le nom.

Pourquoi aimons-nous les récits, les contes, les paraboles? Pourquoi certaines performances, certains écrits nous accompagnent-ils notre vie durant, comme les souvenirs d’amours adolescentes ou d’amitiés indéfectibles? C’est cette question obsédante qu’explore ici Éric Méchoulan. En se faisant lui-même le conteur des aventures historiques d’un très ancien récit hassidique, lequel ressurgit ici et là, au hasard des coups de foudre, comme une rivière souterraine refait parfois surface avant de poursuivre son cours dans l’ombre, il retrace autant la persistance d’une fascination qu’il y succombe. Cette enquête passionnante nous mène ainsi au seuil d’une méditation globale : qu’est-ce qu’être un lecteur, une lectrice, au fond, sinon porter avec soi des récits qui nous hantent et en sont venus à se confondre avec nos vies au point qu’on les croirait là depuis toujours?

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ÉRIC MÉCHOULAN

Éric Méchoulan a été professeur de littérature à l’Université de Montréal jusqu'en 2021. Ses recherches portent entre autres objets sur les moralistes, sur l’histoire matérielle des idées et sur le temps qui passe et il travaille, dans un aller-retour entre philosophie et histoire, à mieux comprendre l’institution de l’esthétique et, en particulier, de ce que nous nommons «littérature». Il a publié chez Nota bene Le crépuscule des intellectuels (2005), Dilapidaire, suivi de Les pierres parlent (2006) et La crise du discours économique (2011).

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CAPILLAIRES

Blondeur peroxydée chez Nelly Arcan, rousseur fatale chez Joël Champetier, barbe féminine chez Julie Demers, salon de coiffure-torture chez Karoline Georges, indomptable crinière frisée chez Marie Demers. Que racontent la chevelure et la pilosité au sein de la littérature francophone? Que disent-elles des personnes qui l’écrivent? Quelle place prennent les cheveux dans nos vies? De la «coupe Rachel» de Jennifer Aniston aux tresses de Beyoncé sur son album Lemonade, à l’impeccable queue de cheval d’Ariana Grande, en passant par les cheveux longs de Jared Leto ou les boucles de Kit Harington, les cheveux occupent nos conversations et portent en eux des souvenirs, une époque, une génération, des désirs. Comme la poussière, les cheveux s’immiscent dans nos vies, laissent des traces, nous trahissent. Ils nous font parler. Ils font parler les quatorze contributeur·rices de ce collectif. Toustes réfléchissent à ce que les cheveux, les poils — leur présence ou leur absence — font à leur vie, à nos vies.

Avec des textes de Joyce Baker, Loïc Bourdeau, Antoine Charbonneau-Demers, Nicholas Dawson, Fanie Demeule, Sarah Desrosiers, Karoline Georges, Madioula Kébé-Kamara, Hélène Laforest, Alice Michaud-Lapointe, Normagie, Anya Nousri, Anne Peyrouse et Karine Rosso.

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FANIE DEMEULE

Écrivaine et scénariste, Fanie Demeule est titulaire d’un diplôme de doctorat en études littéraires de l’UQÀM, où elle est chargée de cours. Elle travaille aussi à titre d’éditrice pour les éditions Tête première et Hamac. Elle a signé quatre romans, un livre illustré, un recueil de nouvelles, un court métrage, ainsi que plusieurs textes dans des revues et collectifs. En 2022, elle a remporté le Prix Jacques-Brossard de la science-fiction et du fantastique ainsi que le Prix des Horizons imaginaires. Elle se teint en roux clair naturel depuis plus de la moitié de sa vie.

LOÏC BOURDEAU

Loïc Bourdeau est enseignant-chercheur en études françaises et francophones (littérature et cinéma) à la National University of Ireland, à Maynooth. Son travail porte sur les productions féministes et queer des 20e et 21e siècles au Québec et en France. Il s’intéresse plus particulièrement aux représentations de la maternité, au care et aux medical humanities. Il a publié de nombreux articles et chapitres académiques et a participé à quatre ouvrages collectifs sur la maternité, la crise du sida en France, le cinéma de François Ozon et la pédagogie. Avec les encouragements de Fanie Demeule, il a publié deux nouvelles et pratique aussi la création littéraire dans des ateliers de médecine narrative.

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