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Causerie - Intersectionnalité : une introduction, avec Sirma Bilge et Marianne Chbat

  • La Livrerie 1376 Rue Ontario Est Montréal, QC, H2L 1S1 Canada (carte)

La Livrerie vous invite à une causerie autour du livre Intersectionnalité : une introduction, de Sirma Bilge et Patricia Hill Collins, publié aux Éditions Amsterdam.

L’entretien sera animé par les professeures Sirma Bilge (Département de sociologie de l’Université de Montréal) et Marianne Chbat (Département de travail social de l’Université du Québec en Outaouais).

Le nombre de places étant limité, nous vous remercions de bien vouloir confirmer votre participation à l'adresse suivante : info@lalivrerie.com.

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INTERSECTIONNALITÉ : UNE INTRODUCTION

La notion d’intersectionnalité alimente aujourd’hui l’une des grandes paniques morales dont notre époque est coutumière : à en croire ses détracteurs, sa focalisation sur l’identité ferait d’elle un danger. Rien n’est plus faux, comme le montre ce livre synthétique et vivant, riche d’une variété d’exemples, qui propose une introduction accessible à l’histoire et aux usages du concept.

Instrument d’analyse des situations de tort, l’approche intersectionnelle a d’abord pour ambition de développer une perception fine de la pluralité et de l’imbrication des oppressions. Mais c’est en même temps une praxis critique, se donnant la justice sociale pour horizon : quelle que soit l’échelle à laquelle elle se place, elle vise à transformer le monde. En ce sens, elle est partie prenante des luttes sociales actuelles et passées, et l’héritière des féministes noires et chicanas qui, dans les années 1960, cherchaient à dépasser les points aveugles du féminisme comme de l’antiracisme. Si l’intersectionnalité s’attache aux identités, individuelles et collectives, ce n’est ni par séparatisme, ni pour conforter quelque posture victimaire, mais, à l’inverse, pour œuvrer à l’émancipation de toutes et tous.

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SIRMA BILGE

Au cœur de mes intérêts de recherche actuels se trouvent les confluences et collusions contemporaines entre la gouvernementalité de l'immigration et de l'intégration, qui participe pleinement aux politiques de la race et de la nation, ET les normativités et politiques de genre et sexualités que j’interroge et problématise à partir des perspectives théoriques critiques qui puisent dans l'intersectionnalité, les approches postcoloniales et décoloniales, Critical Race Theory, les théories féministes transnationales et antiracistes, ainsi que les courants Queer of color critiques, Queer migration/diaspora studies.

Particulièrement, je m'intéresse aux intrications des politiques de genre, de sexualité et de race dans le contexte des nationalismes occidentaux contemporains avec le Québec comme terrain d’investigation spécifique. S’inscrivant dans une problématisation des déploiements actuels des rhétoriques et des politiques progressistes de genre et sexualités et des mouvements féministes et LGBTIQ pour patrouiller les frontières matérielles et symboliques de l’Occident, mes recherches s’attèlent à examiner les manières dont les immigrés issus des géographies imaginaires extérieures à cet Occident, leurs pratiques culturelles réelles ou présumées, leurs relations entre les sexes, les générations et au sein de la famille font l'objet d'une gouvernementalité ciblée, avec des mesures politiques et interventions spécifiques, et des représentations médiatiques négatives, suscitant parfois des indignations collectives voire de paniques morales. Ce programme de recherche sur «les nationalismes sexuels et la sexualisation de l’immigration et de la citoyenneté» a été développé et continue de l’être au fil de divers chantiers de recherche, dont le projet Masculinités migrantes et imaginaire occidental : une lecture intersectionnelle d’un régime de représentation contemporain (CRSH).

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MARIANNE CHBAT

Sociologue et PhD en sciences humaines appliquées de l’Université de Montréal, Marianne Chbat est boursière du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada (CRSH 2018-2020) et chercheure postdoctorale au département de travail social de l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Ayant réalisé des recherches sur les expériences différenciées de jeunes gais et lesbiennes issu·e·s de la diaspora libanaise à Montréal ainsi que sur les articulations identitaires de mères exerçant de la violence, ses champs d’intérêts variés lient notamment les questions identitaires aux enjeux de genre, des sexualités, des maternités et de l’ethnicité dans une perspective féministe intersectionnelle. Sa recherche postdoctorale en cours propose une analyse comparative des politiques sociales au Québec, en France et en Suisse qui touchent les protections et les reconnaissances des familles lesboparentales. Elle travaille également en tant que coordonnatrice principale de la recherche pour la Clinique Mauve.

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